Le
7 juillet 2007 Monsieur Marc Minassian du comité de Lyon
Nord-Ouest a 100 ans.
A
l’initiative de M. Daniel Simon président de son
Comité, une petite cérémonie
est organisée pour les 100 ans de son sociétaire
réunissant sa famille, ses
amis et le maire de Charbonnières.
«
Cela fait quarante-trois ans que j’ai fait construire et que
je
me suis
installé à Charbonnières »
explique Marc
Minassian. Certes, mais quelle épopée
pour en arriver là ! C’est sans emphase, avec
beaucoup de
modestie, que cet
homme charmant et d’une grande courtoisie se met à
nous
raconter son itinéraire
mouvementé qui a débuté à
l’aube du
XXe siècle aux confins d’une Europe
déjà
ébranlée
par les conflits.
Sa
famille a subi de plein fouet le génocide
arménien de
1915. Il se souvient précisément
que « c’était un dimanche du mois
d’août
» que son père a été
emmené. Il a
réussi à échapper au massacre, tandis
qu’une
grande partie de sa famille y a
succombé.
En
1924, la famille débarque à Marseille «
et la première chose à faire,
c’était
trouver du travail ». C’est bien l’accent
qui a été mis lors du discours
prononcé il ya deux ans à l’occasion de
la remise de la Légion d’honneur. «
Votre vie est un hymne au travail ».
D’abord,
manœuvre, puis opérateur sur machine comptable, il
sera à la fin de sa carrière
en 1979, à la tête d’une entreprise de
plusieurs centaines de personnes
spécialisées dans la distribution de
matériel informatique, créée avec son
frère en 1953.
Mais
entre temps, il y eut son mariage en 1933, la guerre dans laquelle il
s’est
profondément engagé alors que, n’ayant
pas encore la nationalité française
(obtenue en 1947), il n’y était pas
obligé.
Et
c’est une série de
péripéties qui va l’entrainer depuis
l’Aube, où il est fait
prisonnier, mais dont il s’évade,
jusqu’à Lyon où « en liaison
avec le Progrès
il met en place du matériel de reprographie pour fabriquer
des faux papiers
pour les Résistants ».
«
On s’est intégré à la vie
française,
machinalement, sentimentalement,
rappelle-t-il, j’avais déjà
goûté
à la culture française. Avant mon
départ de
Turquie, j’avais lu « les
Misérables » en arménien
».
A
son arrivée en France, c’est avec
délectation qu’il les a lus… en
français.
Enfin quand on lui demande quelles sont les transformations qui l’ont le plus étonné, il répond : « en fait on sent passer les choses graduellement et on n’est pas surpris d’un seul coup ». Pour lui « la première chose qui a compté, c’est la liberté ! »
Discours
de Monsieur Daniel SIMON
Président du comité 10 de la Section du
Rhône de la
Société d'Entraide des Membres de la
Légion
d'honneur
Cher
Monsieur,
Au
nom de notre Société d’Entraide des
Membres de la Légion d’honneur, permettez-moi
tout d’abord de saluer votre famille, vos amis, ici
réunis, notre maire, et de
penser à ceux et celles qui se sont
arrêtés avant vous sur le chemin de votre
vie, plus particulièrement à votre
épouse et à votre beau-frère,
récemment
disparu.
Vous
avez été, dès votre arrivée
en France, un modèle d’intégration.
Vous
avez adhéré à
l’identité française, avant
d’en adopter la nationalité.
Vous
n’avez cessé de donner l’exemple du
courage et du travail.
Vous
avez démontré un esprit d’entreprise
exceptionnel.
Vous
avez su créer de nombreux emplois, au
bénéfice de vos concitoyens.
Vous
êtes une illustration de la dignité.
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