Comité  6 N & 6 S de la
 Section du Rhône de la SEMLH

 Conférence du Recteur Niveau



Servitudes et grandeurs de l’Education nationale

 

Alain Roux et Marie-Thérèse Massard invitent les sociétaires des comités 6ème Nord et 6ème Sud et les membres du Bureau de la section du Rhône à venir le 11 mai à la mairie de l’arrondissement écouter Monsieur le recteur Niveau (1) parler de l’Education nationale qu’il connaît bien.

Témoignage d’une vie, d’une carrière consacrée à cette Institution, analyse d’un parcours professionnel semé d’embûches et de difficultés, l’exposé du Recteur intéresse fortement l’auditoire.

Evoquant le thème des « servitudes » il analyse l’une des servitudes les plus désagréables et dommageables qui a compromis le gestion du système éducatif : l’envahissement de l’école et de l’Université par les combats politiques. L’opposition inconditionnelle au Général de Gaulle a profondément marqué l’ensemble de l’enseignement public pendant 23 ans, de 1958 à 1981. L’avènement de la gauche au pouvoir à partir de 1981 a « calmé le jeu » et permis des réformes que la droite ne pouvait pas faire à cause de l’opposition radicale à toutes ses initiatives.

C’est d’abord la fin de la « guerre scolaire », en Juillet 1984, lorsque le Président Mitterrand retire le projet de loi du SPULEN (Service Public Unifié et Laïque de l’Education Nationale). C’est ensuite la fin de l’opposition de la gauche à la coopération, enfin recommandée, entre l’école et les entreprises. La gauche cesse de dénoncer ce qu’elle appelait avant 1981 : « la mainmise du patronat et l’exploitation capitaliste ». M Chevènement crée les baccalauréats professionnels et déclare à l’Assemblée nationale : « L’école et l’entreprise doivent réunir leurs compétences pour le bien commun de la jeunesse du pays ».

 
Evoquant la nomination des recteurs par décret du président de la République en Conseil des ministres, Mr Niveau rappelle qu’il faut être docteur (décret du 22 août 1854) pour être nommé. Mais un décret du 30 juillet 2010 permet à certains hauts fonctionnaires des administrations centrales d’accéder à ces fonctions dans la limite de 20% des postes, soit 6 sur 30.

Bien qu’il n’y ait pas en France de « système des dépouilles » (spoil system) comme aux Etats-Unis, le choix des recteurs par les gouvernements successifs n’est pas sans préférence politique. Alors que le général de Gaulle n’a jamais agi en ce sens, M Giscard d’Estaing a essayé d’éliminer quelques recteurs trop engagés dans le mouvement gaulliste, et surtout, proches de M Chirac. L’arrivée de la gauche au pouvoir a entraîné un remplacement massif des recteurs. Bien que ces mouvements mêlant la politique à la compétence se soient calmés il faut reconnaître que plus une majorité reste longtemps au pouvoir, plus elle a l’occasion de nommer dans des postes de haute responsabilité des fonctionnaires qui ne se situent pas dans l’opposition à cette majorité. Maurice Niveau rappelle qu’il a été l’un des rares recteurs - sinon le seul - à avoir connu trois alternances politiques (1981, 1986, 1988) et avoir été maintenu dans ses fonctions jusqu’à l’âge de sa retraite le 2 mars 1991.

                           

Alain Roux et Marie-Thérèse Massard, présidents des comités 6ème Nord et 6ème Sud remercient chaleureusement de leur présence :

Monsieur Jean-Paul David, conseiller général et maire du 6ème arrondissement pour son accueil, Monsieur le Recteur Niveau de la qualité et de l’intérêt de son témoignage, Madame Lucette Lacouture, présidente de la section du Rhône de la société des membres de l’Ordre de la légion d’Honneur ainsi que les représentants du Bureau de la Section du Rhône de leur présence.

 

1)  Agrégé de Sciences économiques pour l’Enseignement supérieur, professeur à la faculté de droit de Poitiers dont il fut le doyen de 1964 à 1966, Maurice Niveau a été recteur des académies de Grenoble, de Lille, puis de Lyon après avoir assuré la direction du Cabinet du Ministre de l’Education, Christian Beullac (1978-1980) , soit 25 ans dans l’administration de l’Education nationale. Il a une parfaite connaissance de l’Education nationale dont il analyse les forces et les faiblesses avec une grande liberté d’esprit.

 

Marie Thérèse Massard Présidente du 6Nord



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