1802,
Bonaparte, après avoir signé la paix avec
l'Angleterre, veut consolider la
République «
en jetant sur le sol de la
France quelques masses de granit » : le
code civil pour unifier le droit et régler la vie de la
Nation, les
lycées pour former des fonctionnaires et des
officiers, la
légion d'honneur
destinée à récompenser des services
éminents militaires ou civils
Comme dans un ordre de chevalerie, les citoyens
distingués par la légion d'honneur jouissent
de la considération qui s'attache à leur
mérite, « à leurs vertus et
à leurs talents
».
Ce mot
« honneur », aujourd'hui devenu obsolète
dans notre
société matérialiste, est en 1940
associé à celui de patrie dans la devise des
Français libres ; puis, Jean Moulin ardent
républicain, convainc De Gaulle de conjuguer cette
devise avec « liberté, égalité,
fraternité » affirmant ainsi sa
fidélité aux principes
démocratiques de la République.
Les valeurs
portées par la légion d'honneur s'exprimeront
bientôt dans une maison austère,
secrète, où l'esprit de résistance a
soufflé, où
Max a connu ses dernières minutes de
liberté : la maison Jean Moulin de Caluire.
Quelles sont
donc ces valeurs données en exemple ici ? la
liberté, l'égalité, la
dignité humaine, mais aussi
l'engagement au nom de convictions, l'altruisme, le sens de la
responsabilité et le courage.
Le 21 juin
1943, le chef de
la Résistance intérieure - préfet de
la République - réunit dans ce
lieu, cabinet médical de Frédéric
Dugoujon, son
état-major avec ses plus proches lieutenants
André Lassagne et Raymond Aubrac
pour entériner le choix d'un nouveau
chef de l'Armée secrète
décapitée par l'arrestation du
Général Delestraint.
Ce lieu, symbole d'une conscience dressée contre le nazisme, deviendra grâce au Conseil Général du Rhône un lieu de mémoire autour de Jean Moulin incarnant l'honneur de la France dans ce passé encore si proche, mais aussi un lieu de civisme pour l'éducation de notre jeunesse au présent et au futur.